Espaces plus sûrs et formation de l’identité sociale


Notre modèle décrit la création d’espaces positifs plus sûrs qui respectent les différences, en ligne et hors ligne. Le programme aide les jeunes à explorer la diversité et à définir des identités sociales positives pour eux-mêmes, malgré de nombreuses influences. Des indices démontrent que cela protège des influences extrémistes et favorise un engagement positif dans les activités de la communauté. Ce modèle d’espaces plus sûrs reprend les principaux apprentissages du projet de formation de l’identité sociale de la Commission des étudiants, en partenariat avec la GRC, financé par le Programme canadien pour la sûreté et la sécurité. Cliquez sur les panneaux pour l’affichage visuel.

Pour plus d’informations, consultez le modèle complet du programme et les instructions étape par étape

Pour consulter l’analyse documentaire et l’analyse de l’environnement, cliquez sur Analyse documentaire de l’identité sociale (en anglais)

De nouveaux espaces plus sûrs encouragent les jeunes à être sociables et à explorer leur identité de manière positive. Une bande dessinée montre plusieurs jeunes qui traversent chacun leur propre pont pour se rassembler dans un espace plus sûr.

Un montage photo de jeunes gens jouant à des jeux, discutant de choses qui les intéressent et établissant des liens sociaux entre eux.

La formation de l’identité sociale implique l’élaboration de catégories « nous » et « eux » (Onorato & Turner, 2004) et, parfois, implique de se considérer en tant que représentant d’une catégorie sociale, un militant par exemple, plutôt que comme un simple individu. Quelqu’un peut avoir un sentiment d’anonymité qui le déresponsabilise des actions qu’il pose pour faire avancer les objectifs de son groupe (Hennigan & Spanovic, 2012).

Plusieurs facteurs contribuent à la formation de l’identité sociale : la famille, la socialisation, la communauté, l’école, la génétique, les expériences personnelles, les privilèges, le statut socioéconomique.

La formation de l’identité sociale commence dès le plus jeune âge par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, comme la famille. L’identité peut créer des limites à l’intérieur desquelles on se sent en sécurité. Ces facteurs jouent un rôle important dans la formation de l’identité d’une personne et dans la façon dont elle est perçue et traitée par les autres. Les relations et les individus qui contribuent à l’environnement d’une personne sont essentiels à la formation de son identité sociale.

Des expériences isolées brique par brique construisent des murs de polarisation. Le jeune est enfermé dans ces murs.

Le « nous » décrit un sentiment de communauté, de confort ou de proximité qui est rendu possible par l’existence d’espaces permettant de renforcer la capacité relationnelle. Le fait d’encourager la même équipe sportive à la maison, de parler la même langue et d’avoir un sentiment d’intimité est un exemple de culture du « nous ». Avec le « nous », on se sent en terrain connu, en sécurité, et on peut même se sentir comme chez soi. Le « nous » existe aussi dans des limites implicites ou tacites et/ou explicites.

Les groupes polarisés «Nous» et «Eux» se forment derrière les murs. Notre jeune personnage reste-t-il à l'intérieur de ce mur ou s'en éloigne-t-il ?

Ceux qui ne font pas partie du « nous » familier sont souvent perçus comme « eux ». Ils peuvent être sous-estimés, craints, détestés ou même haïs. Ils sont considérés comme « eux » pour de nombreuses raisons : culture, opinions politiques, croyances religieuses, race, sexe, capacités, orientation sexuelle, etc. On nomme polarisation la distance entre « nous » et « eux ». Plus l’environnement d’où l’on vient est homogène ou similaire, plus il est probable que « eux » soient perçus comme différents.

Les nouveaux espaces plus sûrs encouragent les contacts positifs avec d’autres personnes et font tomber les murs qui isolent. Notre personnage et d’autres jeunes peuvent se rencontrer pour de nombreuses raisons, notamment la curiosité, un ami commun, un intérêt commun, une rencontre fortuite ou l’encouragement d’un adulte de confiance.

Dans un espace plus sûr, les capacités, les expériences et les perspectives de chacun sont respectées, entendues, explorées et célébrées. Un espace plus sûr est construit à partir de plusieurs facteurs de construction d’un espace plus sûr. Le confort et la sécurité de l’espace dépendent des membres du groupe. La dynamique peut fluctuer en fonction de l’ajout ou de l’absence de membres et l’espace peut être compromis, ce qui peut inciter quelqu’un à se retirer et à revenir à sa notion précédente de « nous ».

En explorant ensemble diverses expériences, les jeunes peuvent créer une dynamique positive. Notre jeune personnage travaille et joue avec les autres, partage des idées et construit une confiance mutuelle.

Lorsqu’un espace plus sûr est atteint, un groupe crée une dynamique positive vers une connexion significative et le développement d’une identité. Grâce aux interactions de groupe, les membres tissent des liens de confiance et se sentent validés pour leur présence. Les gens commencent à se rendre compte qu’ils ne sont pas aussi différents les uns des autres qu’ils le croyaient au départ. Plus l’interaction de groupe est sécuritaire, plus les membres commencent à partager leurs histoires avec confiance.

Un jeune qui saute d’un endroit plus sûr pour se connecter avec les autres traverse un pont de vulnérabilité. Être vulnérable, c’est prendre un risque. Des espaces plus sûrs tentent de s’assurer que la confiance n’est pas compromise et que notre jeune personnage éprouve un éclair de connexion avec les autres. Idéalement, les jeunes deviennent moins polarisés et ressentent un plus grand sentiment d’appartenance.

En sautant d’un espace plus sûr à une connexion, il est possible que quelque chose tourne mal lors du partage des histoires. Les personnes vulnérables peuvent ressentir de la honte, du rejet ou de la haine de soi. Différentes personnes appartenant à divers types de minorités (timides, colonisées, transsexuelles), qui ne sont souvent pas perçues par les autres, s’exposent à de plus grands risques en partageant leur histoire. Par conséquent, certaines personnes ne seront jamais complètement en sécurité dans ces espaces, bien qu’elles puissent se sentir « plus en sécurité ».

Notre jeune personnage pose avec deux amis souriants. A leur gauche, l’espace plus sûr qu’ils partagent est représenté sous la forme d’un cercle de sièges faits de briques recyclées. Derrière eux, d’autres portent des briques. Dans le lointain arrière-plan, il ne reste que peu de traces des murs qui ont pu les séparer.

La cohésion du groupe et le fait que ses membres se sentent proches les uns des autres dépendent de la fréquence des interactions, de la volonté de participer et du courage d’être vulnérable. Prendre le temps de faire un compte rendu et de reconnaître les moments de bravoure au sein du groupe peut encourager une plus grande vulnérabilité. Plus les liens entre les membres du groupe sont forts, plus ils sont nombreux à traverser le pont de la vulnérabilité.

Trois amis traversent ensemble le pont de la vulnérabilité. Dans un espace commun plus sûr, la tension saine de la diversité et le sentiment d’appartenance peuvent exister. Ici, la connexion durable des jeunes est favorisée par l’acceptation de soi, la confiance en soi, un plus grand sens de ce qu’ils sont, la façon dont les expériences des autres colorent les leurs, le fait d’être à la maison avec leur famille choisie, une vision du monde enrichie, et le fait qu’ils se sentent importants pour autrui.

Les expériences régulières d’espaces plus sûrs permettent de créer des liens avec d’autres personnes, ce qui permet à l’individu de vivre dans une série d’espaces plus sûrs bien reliés entre eux. Le sentiment d’appartenance d’une personne s’élargit et inclut les individus du « nous » d’origine - famille, amis et communautés - dans de nouveaux espaces diversifiés. L’expression « famille choisie » trouve un écho chez de nombreuses personnes lorsqu’elles réfléchissent à leur sentiment d’appartenance.

L’appartenance à des espaces plus sûrs permet aux jeunes d’explorer leur identité et leur lien avec les autres.

Lorsque les gens ressentent une connexion déclenchée par leur vulnérabilité et se sentent ancrés dans leur sentiment d’appartenance, ils sont enclins à rechercher des espaces diversifiés et sûrs pour examiner les parties les plus profondes de leur identité. Les gens peuvent être plus courageux, explorer des aspects plus nuancés de leur identité et approfondir des questions plus profondes dans de futurs espaces plus sûrs, ce qui les rend plus vulnérables, plus connectés et leur donne un sens plus large du « nous ».